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  • Clément Poissonnier

L'Arctique : Un enjeu majeur pour la Russie

Dans une économie mondiale en plein changements, la Russie se doit de renouveler une partie de ses possibilités économiques. Le pays a entamé depuis plusieurs années l’exploration de l’Arctique. Tour d’horizon d’un territoire tant convoité.


A cause du réchauffement climatique, de nouvelles opportunités de routes maritimes s’ouvrent au monde. La fonte des glaces entre la Russie et le Canada crée une zone qui facilitera dans 20 ou 30 ans le commerce entre le continent asiatique et le continent européen. A l’heure actuelle, les navires doivent passer par les zones sinueuses le long des côtes canadiennes via le Passage du Nord-Ouest (North West Passage).

Avec la fonte des glaces, les bateaux pourront passer par la Route maritime du Nord (en anglais NSR : Northern Sea Route), au large de la Russie.


Selon Hervé Baudu, professeur en chef de l’Enseignement maritime, la NSR sera un lieu stratégique dans une vingtaine d'années : « De nos jours, les navires qui empruntent la route du Nord-Est peuvent rencontrer de faibles quantités de glace au fort de la période estivale. Ils sont encore contraints de transiter dans les eaux côtières russes mais pourront sans doute naviguer hors des eaux de la zone économique exclusive (ZEE) sous contrôle russe dans vingt-cinq ou trente ans. » La fonte des glaces permettrait donc d’économiser du temps et de l’argent en esquivant le coûteux trajet actuel par les canaux de Suez et de Panama, qui sont les portes d’entrée les plus rapides actuellement vers l’Europe depuis la Chine.

Hervé Baudu nous explique dans son livre « Les nouvelles routes maritimes arctiques » qu’il y aurait “un gain de 30% de temps entre les ports chinois et européens. Ce raccourci permettrait donc à la Russie de renforcer encore plus son commerce avec la Chine, pour redevenir un acteur économique mondial. Le professeur nuance quand même son propos. Il explique que ces nouvelles routes ne seraient « accessibles que cinq à six mois de l’année seulement » et que dans l’état actuel des choses, « il n’est pas prévu que ces routes s’ouvrent en période hivernale ». De plus, seuls les ports du Nord de la Chine et du Nord de l’Europe seraient accessibles à travers cette route.



Un « eldorado énergétique »


Il est aujourd'hui acquis que Moscou est un acteur énergétique central du monde. La Russie est le second producteur de pétrole brut sur le globe avec 12,4% de la production planétaire. Elle est également le second producteur de gaz au monde avec 13,2% de la production globale. Le pétrole et le gaz représentent chacun près de 15% du Produit intérieur brut (PIB) russe. Les énergies sont donc un enjeu majeur de la politique économique du Président russe Vladimir Poutine.


En 2007, deux sous-marins de la flotte russe sont partis en exploration à près de 4 kilomètres sous la surface pour y planter le drapeau national. Ce drapeau devait envoyer un message aux autres nations : la Russie revendique des territoires arctiques. On comprend mieux ce tour de force quand on sait que l’Arctique renferme 25% des ressources de gaz inexploitées de la planète et 13% des ressources de pétrole. La Russie a donc investi depuis de nombreuses années ce territoire pour l’exploitation des ressources. Des sociétés russes telles que Gazprom gèrent des projets d’extraction dans la région.


On observe donc un cercle vicieux : le « paradoxe polaire ». Ce dernier explique que le réchauffement climatique entraîne l’accès à de nouvelles routes. Les accès à ces nouvelles routes permettent de trouver de nouveaux gisements. Et l’exploitation de ces gisements accélère le réchauffement climatique.


Dans une époque où les pays développés essaient de trouver des alternatives énergétiques plus vertueuses, l’exploitation des ressources arctiques pose question sur le plan environnemental.


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