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  • Clément Poissonnier

Invasion en Ukraine, le sport comme mesure punitive

A la suite de l’invasion russe en Ukraine, les différents leaders occidentaux ont pris des sanctions économiques à l’encontre de la Russie. Cependant, bon nombre d’instances ont décidé d’exclure la Russie du sport mondial. Retour sur une stratégie coordonnée.


 

Le 24 février dernier Vladimir Poutine décidait d’envahir l’oblast du Donbass et celui de Louhansk. En répercussion à cette offensive, les différents dirigeants occidentaux ont pris un large panel de sanctions économiques.

Le gel des avoirs et la fin de certains traités bilatéraux concernant le commerce ont permis de mettre la pression sur le dirigeant russe Vladimir Poutine. Pour corroborer ces sanctions, le monde du sport a également décidé de sévir. Les plus grandes sentences ont été prononcées par le sport numéro un dans le monde, le football.


L’Union des associations européennes de football (UEFA) et la Fédération internationale de football amateur (FIFA) ont unanimement décidé d’exclure la Russie de toutes les compétitions qu’elles organisaient. Par conséquent, l’équipe nationale russe a été disqualifiée du barrage qui lui permettait de se qualifier à la prochaine coupe du monde au Qatar.


 

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Le club russe du Spartak Moscou a été contraint d’abandonner son 16ème de finale d’Europa League face aux allemands du RB Leipzig.


Le football était une véritable force de la Russie qui avait d’ailleurs organisé la dernière coupe du monde, remportée par la France. La Russie était 10ème au classement du coefficient UEFA, véritable performance malgré un certain délitement depuis la période covid. Les différentes instances footballistiques ont permis aux joueurs engagés en Russie et en Ukraine d’être déclarés légalement libres et disponibles jusqu’à la fin de la saison. Cette règle avait pour but d'initier un exode global des joueurs évoluant en Russie pour les toucher économiquement.Par exemple, cette mesure a permis à l’Olympique Lyonnais de signer le brésilien Têtê et au club de Montpellier d’enregistrer l’arrivée de l’international français Rémi Cabella.


Dans le domaine économique, le monde du football n’est pas resté muet. L’UEFA a directement coupé son contrat avec l’opérateur historique de gaz russe, Gazprom. Même si le coût financier de cette action est conséquente, l’UEFA s’est offert une éthique. De plus, le club de Schalke en Allemagne a lui aussi arrêté son contrat avec la société russe. L’instance dirigeante a également délocalisé la finale de la Champions league, qui devait se dérouler le 28 mai prochain à Moscou, en terre française au Stade de France.


Les sanctions économiques des pays européens ont aussi impacté le football en tant que sport.

L’oligarque russe Roman Abramovich, proche de Poutine et détenteur du club londonien de Chelsea, a été contraint d’organiser la vente du club dans les plus brefs délais. En effet, le gouvernement britannique a gelé les avoirs du club et a interdit toute dépense supérieure à 20 000 livres pour les déplacements du club. Pour l’heure, plusieurs offres ont été faites et Boris Johnson devra décider qui remportera l’appel d’offre.


La guerre du sport se joue dans les arcanes des instances du football mais il y a également une guerre à distance entre joueurs ukrainiens et russes. Quand le joueur Andriy Yarmolenko s’insurge contre l’invasion et proteste contre les joueurs russes, les interpellant en disant « ils tuent des gens et vous ne dites rien », le capitaine de l’équipe nationale russe Artem Dzyuba a dénoncé les sanctions européennes à l’encontre de son pays déclarant que c’était du « deux poids deux mesures » et qu’il était contre la discrimination en fonction de la nationalité ». Il a cependant refusé de rejoindre la sélection pour le stage de mars à cause de membres de sa famille présents en Ukraine.



Des sanctions sportives généralisées


En parallèle des sanctions dans le monde du football, d’autres sports ont également décidé d’agir. Le 1er mars 2022, le coureur de Formule 1 Nikita Mazepin a été mis au ban par son équipe américaine Haas, à la suite de la décision de la Fédération internationale de l’automobile d’exclure les pilotes russes de ses courses.

Le Grand Prix de Russie qui devait se dérouler du 23 au 25 septembre prochain a été annulé. Et quand ce ne sont pas les fédérations qui décident de l’exclusion des athlètes, ces derniers prennent des décisions eux-mêmes.


En cyclisme, le coureur russe Pavel Sivakov a décidé de prendre la nationalité sportive française pour participer aux courses avec son équipe Ineos. Les équipes russes et biélorusses sont, elles, exclues du peloton.


Le 3 mars 2022, le Comité international paralympique a décidé d’exclure les athlètes russes de la compétition. La fédération internationale d’athlétisme, World Athletics a exclu avec effet immédiat tous les athlètes russes et biélorusses de leurs compétitions. Que ce soit le volley, les sports d’hiver, le judo, le basket ou la natation, toutes les fédérations ont unanimement choisi d’exclure toutes les équipes nationales ou les sportifs russes des compétitions qu’elles organisent. Ces décisions unilatérales ont pour but d’impacter le pouvoir politique russe et de tenter de ralentir, voire d’arrêter, l’invasion.



Des sanctions pour faire changer l’opinion publique


Quoi que l’on en pense, le régime de Vladimir Poutine s’appuie sur un nationalisme exacerbé. A travers l’histoire, tous ces dirigeants ont accordé une place primordiale au sport. De Tito à Staline en passant par Erdogan, tous les dirigeants ont compris l’importance du sport comme vecteur de cohésion nationale. Vladimir Poutine n’a pas dérogé à la règle. Il a, en effet, poussé le système à son paroxysme, quitte à dépasser les limites de la légalité. L’équipe nationale russe a été sanctionnée pour dopage en 2014 et a dû concourir sous la bannière de la fédération internationale olympique lors des Jeux Olympiques de 2016 et 2020 . Ces sanctions ont pour but d’unir le peuple contre son gouvernement.


Pour l’instant, aucune déclaration n’a été faite par les instances dirigeantes russes. Reste à voir si ces sanctions auront un réel impact sur le long terme.



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