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  • Tatiana OMENGUE

Crise malienne : G5 Sahel et refus de coalition

Point de vue de l’auteur - le média Statu Quo ne peut en être tenu responsable


Le pays d’Amadou Toumani Touré a fait l’objet de plusieurs coups d’Etat durant cette décennie. Entre initiative française et récalcitrance des putschistes, nous craignons que le Mali sombre dans une guerre sans fin, entraînant des conséquences sur plusieurs plans.


 

Outre ces coups d’Etat, nous relevons l’expansion du terrorisme dans cette région comme c’est le cas dans plusieurs autres pays d’Afrique. Des organisations telles le Mouvement National pour la Libératon de l’AZAWAD (MNLA) , le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM), l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS) et Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) sont présentes sur ce territoire pour semer la terreur.


Ne pouvant pas efficacement lutter contre le terrorisme, l’Etat malien a fait appel à la France qui s’est déployée sur le territoire à travers ses troupes armées le 11 janvier 2013. Entre amour du pouvoir et différents intérêts stratégiques, l'armée malienne a plusieurs fois renversé le régime en place et même les transitions instituées par elle-même. On dirait une insatisfaction dans la gestion de la chose publique. Face à cet État de non-droit, le Mali est tombé sous le coup de multiples sanctions internationales. Nous citons entre autres l’embargo de la CEDEAO et l’interdiction d'accès et gel des avoirs sur le sol de l'UE dont les répercussions sur les droits de l'Homme sont importantes. En effet, la liberté de la presse est menacée, l’interdiction de certains médias français est annoncée, les populations quant à elles ne peuvent plus se mouvoir normalement.


Le 31 janvier 2022, les autorités maliennes ont annoncé l'expulsion de l'ambassadeur français de leur territoire. Cette décision a entraîné une grande polémique entre les membres du G5 Sahel et la France. Pour Paris, le retrait de la force Barkhane doit être une décision collective européenne. Bien plus, “la lutte contre le terrorisme a évolué. La présence française est efficace et doit se faire selon des modalités qui ont évolué” dixit un parlementaire français. Malgré l’existence d’un sentiment anti-français au Burkina Faso, au Tchad et au Niger, où se trouvent actuellement les armées françaises, rien ne laisse prétendre que ceux-ci veulent se délier de la France.


En date du 16 février 2022, une réunion des responsables des pays du Sahel et du golfe de Guinée s’est tenue à l'Elysée. A l’issue de cette rencontre le président français a affirmé que: “le retrait de la présence militaire au Mali se manifestera par la fermeture des emprises de Gossi, Gao et Ménaka. Durant cette période, nous maintiendrons nos activités de soutien au profit de la Minusma.”


Le G5 Sahel a pour mission d’assurer la sécurité de la bande sahélo-saharienne, d’appuyer les populations et les autorités locales. Lors de l’entretien que le Premier Ministre malien Choguel MAÏGA a donné à Alain FOKA, il a principalement parlé de trahison des autorités françaises car celles-ci leur ont demandé de donner l’autonomie au Nord. En effet, il existe un conflit dans la gestion du territoire entre le Nord et le Sud du Mali. Le Nord a largement exprimé son mécontentement vis-à-vis des autorités nationales au point où le 6 avril 2012, le MNLA a proclamé l’indépendance du Nord du Mali. acte qui a provoqué beaucoup d’émoi au Mali. Les autorités maliennes n’envisagent pas la séparation du territoire.


Le Ministre poursuit que l’armée française n’était pas censée aller au sol ; “ils avaient un accord avec nous et ont décidé de partir les 9 et 10 juin 2021… leur ambassadeur s’est adressé de manière subversive au président de la transition”. Le premier ministre malien a aussi affirmé travailler avec l’Etat russe qui est son partenaire stratégique depuis 1960. “Nous savons qu’ils ont des problèmes stratégiques et personne ne nous entraînera dans des problèmes que nous ne connaissons pas. Rien ne vaut la sécurité des maliens!!!” déclare t-il.


Alors que le conflit Ukraino-Russe a le vent en poupe, aujourd’hui encore, le 17 mars 2022, la présentatrice du journal TV de France 24 a annoncé que l’armée malienne signale la suppression de RFI et France 24 de leur pays. Un véritable questionnement se pose sur la liberté de la presse. Quelles sont les véritables causes de l’interdiction de ces médias ?


Nous constatons avec véhémence que le Mali veut se débarrasser manu militari de la présence française sur son territoire. Nous craignons que les relations entre ces deux États s’enlisent davantage au lendemain du sommet UE-UA les 17 et 18 février 2022 qui avait pour objectif de contribuer à la nouvelle alliance entre l’Afrique et l’Europe et orienter les investissements vers des infrastructures durables.


Tout compte fait nous notons en filigrane le rejet de la domination étrangère par la junte au pouvoir. Les maliens manifestent la volonté réelle de régler par eux même leur Problème. Toutefois, le groupe russe Wagner est toujours présent sur le territoire.


Il est temps que l’Afrique soit acteur de son propre développement et puisse régler pacifiquement les conflits tant internes qu’externes par elle-même.


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